Saddle fitting : une adaptation féminine
Adapter les étrivières pour les femmes...?
6) Quelle adaptation serait nécessaire au niveau des étrivières pour permettre une meilleure adaptation des selles aux cavaliers de sexe féminin ? Pourquoi ?
Déjà, on pourrait rappeler que les étrivières sont suspendues à la selle via les couteaux d'étrivière. Ces fameux couteaux (qui ne coupent pas grand chose d'ailleurs) sont fixés à la selle par le biais de l'arçon sur lequel ils sont solidement rivetés.
Pour permettre une bonne position à cheval et un bon ressenti, il est primordial que les étrivières soient identiques (= même marque et/ou fabrication pour que les trous soient exactement au même niveau). Si vous montez en club, vérifiez bien ce point-là car on trouve souvent des jeux d'étrivières bien mélangés ! ça paraît tout bête mais comment être droit sur sa selle et donner les bonnes indications au cheval (aides du poids, de l'assiette notamment) si vous êtes de traviole à cause d'étrivières différentes ! Déjà que nous sommes tous plus ou moins assymétriques (comme nos chevaux)... Je vous laisse imaginer le cercle vicieux !
D'autre part, la position des couteaux d'étrivière va influencer la position du cavalier et donc être différente (au moins en théorie) en fonction de la discipline pratiquée. Dans notre cas, les disciplines qui nous intéressent sont surtout l'endurance, le TREC et la randonnée !
- en endurance : la position recherchée va être plus en équilibre et au dessus de ses pieds. Gaston Mercier, par exemple, propose (en théorie en tout cas et c'est ce qu'il explique un peu plus précisément sur son site) des selles permettant - je le cite - "une position reculée du cavalier sur le dos du cheval lui offr(ant) un meilleur équilibre « au dessus de ses jambes » et une légèreté de l’avant main pour une monte sportive et sans fatigue tout en étant dans une attitude « très près du cheval » avec un bon positionnement du bassin et une excellente descente de jambe pour assurer une bonne stabilité et procurer de meilleures sensations." Certains cavaliers aimeront également un petit taquet à l'avant pour se reposer et avoir une position plus stable lors de longs galops en équilibre.
- en TREC : la position recherchée va être classiquement un peu plus en arrière que sur une selle mixte avec une position de jambes plus descendue. Toutefois, en TREC, la selle et la longueur d'étrivière doivent aussi permettre de franchir des obstacles assez hauts (en club élite, la hauteur maxi est de 80cm mais en amateur, on peut avoir des obstacles fixes de 1m10). (exemples : chez Guichard ou Forestier)
- en randonnée : la position sera plutôt "debout" sur la selle avec des jambes descendue et des étriers chaussés longs. La selle doit permettre - dans l'idéal - de passer de la position "assise" à "en équilibre" facilement pour mieux suivre son cheval en terrain varié. La position doit également être confortable et demander peu d'efforts au cavalier qui devra souvent passer de longues heures en selle.
Ces points sont des généralités et c'est surtout en fonction du cavalier et du cheval qu'il faut faire un choix ! Certains aimeront être très encadrés, d'autres moins... C'est aussi une affaire de goûts !
Des guiboles de femme...
Mais revenons-en aux femmes, pourquoi leur faudrait-il une adaptation supplémentaire ?!?!
Eh bien c'est tout simplement une histoire de morphologie ! Rappelons que les selles sont historiquement conçues pour les hommes (militaires le plus souvent) or hommes et femmes ne sont pas identiques morphologiquement parlant.
Les femmes ont proportionnellement des fémurs plus longs et des bas de jambe plus courts. Donc pour permettre une meilleure verticalité (pied sous le bassin), le couteau d'étrivière doit être reculé.
D'autre part, le bassin de la femme est plus incliné vers l'avant ce qui nécessite un pommeau moins haut et plus souple pour éviter les douloureux frottements au niveau du pelvis.
Ensuite, une enfourchure plus étroite est nécessaire pour un meilleur contact de l'intérieur de la cuisse féminine avec la selle et le cheval (cela permet de s'asseoir "plus près" de son cheval).
Puis l'orientation des quartiers doit permettre aux jambes de la femme d'être alignées correctement (talon, bassin, épaule). Sur une selle masculine, la femme va devoir faire un effort pour reculer son bas de jambe là où un homme sera naturellement "vertical" (toujours à cause de la longuer du fémur mais aussi parce que l'ouverture au niveau de l'articulation de la hanche est moins "souple" chez la femme). Dans l'effort, le buste de la femme aura tendance à partir en avant. Pour compenser, elle aura alors tendance à creuser au niveau des lombaires (aïe !).
Enfin, le siège doit être plus large et plus souple puisque le bassin de la femme, prévu pour laisser le passage du bébé lors de l'accouchement, est beaucoup plus large lui aussi. La femme pourra ainsi reposer confortablement sur ses ischions sans être "rebalancée" sur le pelvis (re-aïe !).
A gauche un bassin de femme et à droite un bassin d'homme
Bien entendu, il s'agit de généralités et chacun/chacune a une morphologie différente et peut donc avoir besoin - idéalement - d'adaptations différentes. Sans oublier bien sûr qu'il faut aussi adapter la selle au cheval !
Si vous souhaitez en savoir plus, n'hésitez pas à regarder le site de Schleese, un sellier qui propose une selle adaptée aux femmes (mais pas forcément à leur porte-monnaie !).
La prochaine question est toute facile, à vous de jouer !
7) En dehors du vétérinaire, citez deux professionnels qui interviennent pour le bien-être de nos équidés ?