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Association Cheval Nature du Sud Manche
4 octobre 2012

Réponses au quizz des Jeux équestres manchots : catégorie santé (1)

Fichier:Ixodes scapularis.jpg

Source

Question 3) Quel animal transmet la piroplasmose ? Quel type de traitement est mis en place en cas de piroplasmose ?

Vous avez presque tous trouvé la réponse à cette question ! Il s'agissait bien de la tique ! Cette petite bestiole de la famille des arachnides acariens (leur ordre) a pour nom savant ixodida

La piroplasmose équine (la piroplasmose est aussi appelée babésiose, ou babésiellose ofièvre de Nantucket) est une maladie parente de la malaria et provoquée par un parasite protozoaire (petit organisme unicellulaire en général) du joli nom de babesia caballi ou babesia equi (le terrible Thei-leria est aussi incriminé !). Ce parasite est présent dans la salive et les glandes salivaires de certaines tiques (dont l'espèce diffère en fonction des régions) que l'on dit alors "vectrices".
Cette maladie touche tous les équidés (chevaux, ânes, mules et même zèbres !).

Lorsqu'un sujet est infecté, les protozoaires envahissent alors les globules rouges et c'est ce qui entraîne la maladie. La maladie ne se transmet pas par contact direct (de cheval à cheval) mais par le biais d'insectes, d'arachnides et/ou de seringues et d'aiguilles contaminées (c'est à ce moment que l'on se pose la question : quid des vétérinaires qui utilisent la même aiguille pour tous nos chevaux lors des vaccins ? Un pour tous, tous pour un ?). 

Les signes cliniques de la piro sont variés et le diagnostic n'est pas aisé. La maladie peut apparaître sous différentes formes allant de suraiguë (la mort peut arriver sans signe clinique avant-courreur) à chronique (les signes cliniques sont alors peu spécifiques).
Parmi les signes cliniques, on peut notamment observer les suivants : f
ièvre (plus ou moins intermittente), perte d'appétit, apathie (état de grande fatigue physique et intellectuelle) et asthénie (fatigue, affaiblissement de l'organisme), anémie, jaunisse (les muqueuses prennent une coloration jaunâtre), hypertrophie de la rate et du foie, perte de poids, perte d'appétit, perte de performance voire même troubles nerveux dans certains cas.

Les formes les plus graves sont souvent observées chez les sujets les plus fragiles (poulains, sujets affaiblis par la malnutrition et/ou une autre pathologie). A l'inverse, on peut observer des porteurs sains : ces chevaux ont développé une immunité naturelle contre les babesias et la piroplasmose est alors dite latente.

Carte des cas de piroplasmose (chez le chien ici)

Pour affirmer le diagnostic, il faut réaliser des analyses sanguines et des épreuves en laboratoire (dosage des anticorps ; un taux élevé d'anticorps n'est pas forcément synonyme d'un taux élevé de babesia mais le signe d'une réponse immunitaire contre ces parasites). Les signes cliniques ne permettent de poser qu'un diagnostic probable de piroplasmose. Le frottis sanguin (analyse au microscope des babesias) est parfois utilisé mais semble manquer de validité (on peut ne pas observer de babesias bien que la piroplasmose soit présente dans l'organisme).

Lorsque la piroplasmose est détectée, il ne faut pas hésiter à traiter (selon conseils du vétérinaire) car même un faible taux de babesias peut entraîner des séquelles graves (foie, reins, poumons, coeur, cerveau). C'est généralement un traitement de type antibiotique qui est mis en place et les principaux médicaments utilisés sont Lomidine, Bérenil et Carbésia (imidocarbe).
Il peut exister des effets secondaires (dont une grande fatigue, des coliques, une hypersalivation, parfois la mort) et on associera souvent ces antibiotiques à d'autres traitements (ex : 
antispasmodiques).
D'autre part,  on proposera généralement des diurétiques, un drainage, etc. (souvent sous forme de phytothérapie) voire même une transfusion sanguine si l'anémie est très importante pour aider le cheval à se retaper !

Même rétablis, les chevaux peuvent porter le parasite dans leur sang pendant encore longtemps et devenir alors une source d'infection pour les tiques... On comprend alors aisément que le meilleur des traitements est la prévention !
A priori, il n'existe pas à ce jour de vaccin réputé efficace pour les chevaux mais on peut suivre des recommandations sanitaires pour limiter les risques de transmission. Il s'agira notamment de détruire les biotopes favorables aux tiques (exit les petits nids douillets pour tiques ! Nanméo !) en débroussaillant régulièrement les champs (débroussailler fourrés, talus, fougères, buissons bas...). On peut également utiliser des acaricides adaptés aux chevaux en demandant conseil à son vétérinaire. Il s'agit également d'inspecter très régulièrement le corps de son cheval afin d'ôter et de détruire les tiques présentes. En effet, il est dit que l'infection ne se fait pas aussitôt donc plus on enlève les tiques tôt et moins le risque de contamination serait élevé. Pour être sûr de ne pas rater les maudites bestioles, il est conseillé d'utiliser des pinces à tiques qui permettent d'enlever toute la tique sans risquer de laisser la tête ! On trouve ces pinces en pharmacie comme chez les vétérinaires.

Pince à tiques (3)

Pince à tiques

N'oubliez pas non plus que la tique est vectrice de nombreuses maladies pour l'homme donc protégez-vous aussi ! Et pour les sceptiques, j'ajouterai que mes propres analyses sanguines montrent que j'ai déjà été en contact avec la bactérie responsable de la maladie de Lyme (sans avoir développé cette maladie ouf !) et j'ai dans mon entourage deux personnes qui ont été atteintes par cette cochonnerie ! Cela montre bien que ce n'est pas une pathologie si rare malheureusement. Alors prenez soin de vous et n'hésitez pas à demander des analyses sanguines en cas de doutes ! Avec un traitement précoce, les risques de séquelles sont plus limités...

 

Allez, assez planché sur la santé de nos chers amis à sabots, un peu de mythologie pour changer ! La semaine prochaine, nous répondrons à la première question de la catégorie culture ! Cette question était proposée sous la forme d'un QCP (question choix au pif !) lors de la journée "Jeux équestres manchots".

Question 4) Dans la mythologie nordique, comment se nomme le cheval du géant, monture véloce à la crinière dorée ?

Mais vous connaissez peut-être déjà la réponse ? A vos commentaires !!!

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Commentaires
M
Bonsoir Betty, <br /> <br /> J'avais perdu le chemin pour arriver ici ... <br /> <br /> La piroplasmose, un sujet qui me touche, enfin elle a plutôt atteint directement mon cheval (Dupont), avec des " rechutes " légères deux années d'affilée après une atteinte très importante qui s'est révélée peu de temps après son arrivée auprès de nous ... Le traitement a été lourd, comportant notamment des transfusions ... Heureusement le vétérinaire était compétent et a réagi très vite, connaissant sans doute cette affection (nous sommes dans le département de l'Indre 36 qui, d'après la carte au dessus, semble particulièrement touché, pour les chiens).<br /> <br /> Le véto nous avait dit qu'il serait toujours porteur mais les crises seraient moins fortes, s'il en avait d'autres. Depuis la série, plus de problème !<br /> <br /> Bises pour toi et Alrisha, et pour Sylvie aussi !
A
Reportage très intéressant. On m'a dit qu'il y a une façon bien spécifique d'utiliser la pince à tique pour cela soit efficace à 100%.<br /> <br /> Bonne journée Betty ! Je viendrai voir la réponse à la question sur la mythologie nordique.
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